F. D’Arsigny. Descarnado ou Paris à vol de Diable. Paris, Delaunay, 1837
Deux volumes in-8 brochés, 304, 342 (1) p. Couv. défraichies, rousseurs éparses, brochage fragile. Tel que paru. 750€
Edition originale, complète en deux tomes, de ce roman publié sous pseudonyme par E.-F.-A. Machart, avocat à la cour d’Amiens. Figure romantique par excellence, le diable tire ici les ficelles d’un récit qui s’annonce dès la saynète introductive comme une suite au Diable boiteux (roman d’Alain René Lesage, 1707). Les premières scènes sont d’ailleurs fort similaires, l’auteur reprenant les personnages madrilènes Cléofas Léandro Pérez Zambullo et Dona Thomassa ainsi que la scène première, où le jeune étudiant se réfugie avec sa fraîche épouse chez un magicien et libère Asmodée. Mais alors que le roman initial était l’occasion de visiter différentes maisons et de raconter des histoires sans aucun lien entre elles, Paris à vol de Diable offre l’opportunité d’une étude des moeurs parisiennes, dix ans avant Le Diable à Paris. Nos deux Espagnols, venus d’une antique civilisation, découvrent Paris les yeux écarquillés. L’opéra, les omnibus, l’attentat contre Louis-Philippe, les duels gastronomiques, la morgue, le tribunal, l’hôpital… l’auteur se joue des anachronismes, s’amuse avec l’onomastique (« Rôtisseur ! - Puis traiteur – Puis restaurateur. Que de progrès dans la langue ! ») et égrène les nouveautés arrivées à la ville. Considéré par Lacombe comme « intéressant et rare » (Bibl. Parisienne, 711).